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Le travail en liberté, ou l’art de leur laisser le choix.

Ah, le travail en liberté, quelque chose qui fait toujours rêver… Le but ultime quoi. Et pourtant, selon moi, il s’agit plus d’un mode de travail que d’une finalité.

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Il ne peut y avoir (dans mon monde du moins) de travail avec les chevaux sans amour et sans liens. Commencer à travailler avec un cheval, c’est inévitablement créer des liens, et s’engager affectivement et parfois émotionnellement dans notre quête. Et je crois qu’il est bien plus intéressant de voir le travail avec les chevaux comme une quête (de vérité, de complicité, d’harmonie…) que comme une simple mission que l’on devrait remplir avant d’en commencer une autre, et ce, même si c’est notre métier.
 
Travailler AVEC les chevaux, c’est de ça qu’il s’agit. Parce que oui, les mentalités semblent évoluer, les modes aussi, et avec elles leurs lots de méthodes préconçues qui visent à travailler sur le cheval, parfois contre le cheval, mais trop rarement avec eux. (Attention, je ne vise ou juge personne là)
Il est toujours effrayant de voir des chevaux robotisés, sur-conditionnés par l’homme, qu’ils aient un gros mors dans la bouche, un petit licol en corde ou même rien du tout…

Une relation, n’est-ce pas un espace ou chaque entité peut et doit s’exprimer?

C’est dans cette optique qu’il va s’agir de travailler avec les chevaux en liberté. En respectant qui ils sont, globalement et respectivement, en leur laissant exprimer leur intérieur, leur histoire, et leurs envies. Et ce peu importe le niveau, justement.

Invitations et propositions…

Inviter son cheval à travailler c’est lui permettre d’accepter… ou de décliner. Et c’est à nous de l’accepter, c’est là tout l’enjeu et la beauté de ces moments. C’est intéressant, de temps en temps de dire à son cheval : Voilà, aujourd’hui je voudrais qu’on travaille ensemble, ici, et toi ?
Et à chaque fois qu’il dit non, plutôt que de se fermer ou de se vexer, remercions-le et réfléchissons, pourquoi? Les méthodes de travail ne correspondent pas? Le cheval n’y trouve pas son compte? Ça ne lui plait pas? Est-il lassé? Blessé? Ou alors simplement, il n’en a pas envie, là, maintenant, aujourd’hui?
N’oubliez jamais de laisser votre ego chez vous avant d’aller côtoyer les chevaux.

L’amertume des centaines de « non » pris dans la tronche disparaîtra à chaque petit oui, à chaque instant où le cheval répond à l’invitation, à chaque fois où il se prête au jeu et ou il participe. Quelques secondes parfois, ou des heures mêmes, quelques moments de grâce et de finesse hors du temps, quelques toutes petites choses qui donnent du sens à tout le reste. C’est ça que l’on recherche.

D’ailleurs, c’est parfois dans ces moments de liberté qu’on sera le plus à même de peaufiner les sensations et la technique, parce que chacun est investi dans ce qu’il fait, chacun à le droit de dire oui, non, merde, je me casse, mais choisit d’être là, à cet instant T.

Ce travail rempli de ressentis est aussi un excellent moyen d’appréhender la relation et de tester la communication à toutes épreuves. La communication de chaque instant, qui doit s’opérer au delà des outils et artifices, par les attitudes, postures, respirations et sentiments. C’est une excellente manière de vérifier si je suis apte à comprendre et à être compris, si je sais faire passer un message et en recevoir un.

« Quand on enlève le licol, il ne reste qu’une chose : la vérité. »
Andy Booth

Alors qu’une chose à vous dire… enlevez vos licols, invitez vos chevaux et dansez avec eux.
Pensez avec eux.

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